Slow travel : un manque français.

Pendant très longtemps, voyager a voulu dire faire vite. Faire entrer le maximum en un minimum d’heures. Cocher les “immanquables”.

Pourtant, la prochaine grande révolution du tourisme ne sera pas technologique.
Elle sera lente.

Et ce n’est pas moi qui le dis : c’est la recherche.

Les auteurs Dickinson & Lumsdon (2010) définissent le slow travel comme

“prendre le temps de se déplacer, rester plus longtemps, visiter moins de lieux, mais les vivre plus”.

Meng & Choi (2016) montrent que ce qui rend ces voyages puissants, ce n’est pas la distance parcourue… mais l’authenticité ressentie.

Mass tourism = quantité.
Slow travel = intensité.

Bien que des ouvrages existent depuis plus d'une décennie, les français ne se sont jamais réellement penchés sur la mise en pratique de ce mode de consommation du voyage.

Le slow travel n’est pas une tendance “bohème”. C’est un manque français.

On a les paysages. On a les chemins. On a les savoir-faire. On a les producteurs. On a l’art de vivre le plus envié du monde.

Et pourtant : en France, personne ne relie tout ça.

Une étude publiée en 2025 dans Management & Avenir (Pupion & Sahut, 2025) montre que les régions françaises investissent dans les “modes doux” (vélo, sentiers)… mais pas dans la coordination humaine.

“Il existe des investissements substantiels dans les voies de mobilité douce, mais une absence manifeste d’investissements dans la compétence essentielle de coordination des acteurs locaux.” (Pupion & Sahut, 2025)

Il manque le liant. Il manque les rencontres organisées. Il manque le pont entre les personnes et les territoires.

Le slow travel n’a pas besoin de plus de pistes cyclables. Il a besoin de structures qui créent de la relation.

Le slow travel c’est ça :

Ce n’est pas “faire sa valise lentement”. Ce n’est pas être anti-technologie. C’est :

faire moins mais vivre plus
rencontrer les gens du coin
se laisser surprendre par un détour

Le voyage lent, c’est arrêter de croire que le monde est à “consommer”.
C’est revenir à la curiosité comme point de départ.

Pirouette, les plus beaux détours.

C’est exactement pour ça que j’ai créé Pirouette. Pas pour “inventer” quelque chose. Mais pour réparer une évidence française : le voyage est plus beau quand il prend le temps.

Parce que les plus grands souvenirs ne sont jamais dans la liste. Ils sont dans ce qui n’était pas prévu.

Dans les détours.

Retour au blog