Slow travel : est-ce vraiment du tourisme durable ?

Dans l’imaginaire collectif, le slow travel est souvent vécu comme un “mood”.
Des pique-niques dans les herbes hautes, du pain au levain, des vélos vintage.

Mais dans la littérature scientifique, le slow travel n’est pas une esthétique.
C’est une posture de consommation du voyage.

La question est donc : est-ce du tourisme durable ?


Ce que dit la recherche

Le slow tourisme apparaît dans les années 1990 dans le mouvement “slow” (Petrini, 2003).
Il naît comme un contre-poids à l’accélération du monde.

Dickinson & Lumsdon (2010) le définissent ainsi :

“se déplacer plus lentement, rester plus longtemps, visiter moins de lieux, mais plus en profondeur.”

Meng & Choi (2016) montrent que l’intention de voyager “slow” ne vient pas du kilométrage…
mais de l’authenticité ressentie.


Alors : durable ou pas ?

Le slow a d’évidentes intersections avec le durable :

  • modes de transport plus doux (Fullagar et al., 2012)
  • attention aux ressources locales
  • désir d’entrer en relation avec les habitants (Caffyn, 2012)

MAIS → ce n’est pas la même chose.

Le tourisme durable est une politique (UNWTO, 2007) :
préserver, mesurer, réguler les impacts (environnemental / social / économique), c’est-à-dire trouver l’équilibre entre les intérêts économiques, sociaux et environnementaux.

Le slow est une manière de vivre son voyage :
accorder de la valeur au temps, aux savoir-faire, aux liens.

Le slow tourisme se rapproche de l’écotourisme (conservation / éducation / bénéfices locaux), du tourisme équitable (amélioration des revenus locaux), mais il n’est pas du “tourisme solidaire” (participation à des projets) ni du “tourisme social” (vacances accessibles pour tous).

 

Équilibre entre les différents intérêts économiques, sociaux et environnementaux. (Source Atout-France)

 


Le point clé

Le slow peut conduire au durable.
Mais le slow n’est pas automatiquement durable.

On peut voyager très lentement… et consommer 100% d’importations.
On peut faire Paris-Rio en business… pour “se reposer”.

Le slow n’est pas une vitesse.
Le slow est une intention.


Pour résumer

Slow travel Tourisme durable
posture personnelle stratégie collective
qualité de l’expérience qualité de l’impact
authenticité préservation
“vivre” le lieu “respecter” le lieu

 

Le slow est un chemin d’accès possible au durable.
S’il se connecte à la planète, et aux personnes qui la font.

 

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